4H 02 MINUTES 31 ET 24e PLACE POUR HERBAU A DUBAÏ

Le gardois Nicolas Herbau entamait sa saison professionnelle d'IronMan 70.3 à Dubaï. L'occasion pour lui de prendre la 24e place de cette course dans un temps de 4h02'31". Et l'occasion pour lui surtout de nous raconter cette étape émirati: " Après quelques jours à visiter Dubai, quelques heures d’avion et un retour au travail il est temps de faire le débriefing de ma première course sur le circuit Ironman PRO.
Mardi 04/02: Arrivée sur Dubai.
Départ de Nimes 14H direction l’aéroport de Lyon St Exupery pour un vol direct de Nuit. Je m’étais imaginé pouvoir dormir et arriver frais comme un gardon à la descente de l’avion prêt à enfourcher le vélo pour une petite séance de récupération.
Tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu !
Au départ de Lyon l’excitation est déjà présente, les copains sont là et l’ambiance est au beau fixe. Ça rigole et ça parle triathlon. On a déjà fait la course 10 fois avec Vincent et Alban avant même d’avoir mis un pied dans le désert.
On décolle à l’heure, on est parti pour 7H de vol. Le service du repas se fait attendre, il est déjà 2h du matin quand enfin on commence à manger. Pour la nuit de sommeil c’est foutu ! Le reste du trajet passe vite, on papote on rigole et nous voila posés sur le tarmac....
Il est pour nous 4H du matin mais le soleil se lève déjà sur les gratte-ciels. On est parti pour une longue, très longue journée...
Il faut encore récupérer l’appartement et monter les vélos pour vérifier que tout va bien.
10H: nous voilà enfin posés sur le canapé dans un état de fatigue avancé. Ma dernière minute de sommeil remonte à 28H. Il est grand temps de faire une sieste !
15H: le réveil sonne !! Il nous faut 30’ pour arriver à sortir du lit. Horrible !!
Un petit tour de UBER pour aller faire les courses, retour à la salle de sport pour un petit footing de mise en route.
22H: au lit, ouf ! il était temps...
Mercredi 05/02:
Réveil 8H, visite du désert à Vélo.
Nous voila partis pour la reconnaissance du parcours vélo. Évidemment à vélo, mais le vélo à Dubai c’est compliqué !
L’objectif est de 2H souples maximum.
Après une visite des pistes cyclables du centre ville, nous voilà sur le parcours : la fameuse D63, une petite départementale locale qui tire tout droit vers le désert, 5 voies et 25 kilomètres à parcourir. Autant dire une mission suicide !! On a quand même fait 14 kilomètres et traversé 2 échangeurs.
La raison nous rattrape, on décide d’appeler tonton UBER pour se faire déposer sur la piste cyclable qui servira de support pour la fin de course de vendredi.
Résultat 60 kilomètres pour 2h30 de vélo effectives mais 4H de selle ou de taxi.
Un petit repas encore en plein décalage horaire et il est temps de faire une petite sieste avant d’aller visiter la piscine de l’immeuble.
Jeudi 06/02:
Réveil 7H30, Reconnaissance du parcours Natation.
Ce matin je vais pouvoir tester le matériel HUUB, j’ai hâte de me mettre à l’eau et de voir comment sont les sensations.
9H30: je dépose mon vélo au parc avec un petit pincement au cœur. Mon nom sur une belle plaque, un emplacement privilégié... tout est fait pour aller vite demain.
10H: On se met à l’eau avec Alban et Vincent, il y a du monde sur la plage et dans l’eau. On se trouve une petite place et c’est parti pour 30’ de natation.
A la sortie de l’eau les sensations sont bonnes et l’envie d’en découdre commence à se faire sentir.
12H: Nous sommes enfin à l’heure locale. Après un bon repas en bord de mer je rentre me reposer alors que mes deux compagnons vont faire un petit tour de vélo sur une ancienne piste de courses de chameaux reconvertie en piste cyclable.
21H: au lit ! Demain c’est le grand jour.
Vendredi 07/02:
4H réveil ! La nuit a été en pointillés, ce n’est pas dans mes habitudes. La pression est bien présente, je déjeune tôt pour pouvoir partir l’estomac léger.
5H: mes affaires sont prêtes, nous voilà dans le taxi direction la plage.
5H30: la pression est énorme, je suis dans ma bulle à l’approche du parc à vélo. Je prépare mon vélo machinalement. Je sens les regards des 2600 amateurs qui se posent sur moi et mes adversaires du jours. 41 professionnels au départ aujourd’hui. Le niveau est énorme, pour une course de rentrée ça va être chaud !
6H: je tourne en rond sur la plage, on est à une heure du départ et je ne tiens plus en place. Un mélange de stress, d’envie, de peur et d’adrénaline.
6H30: il est temps de commencer l’échauffement, je me mets à l’eau avec tous mes concurrents, la tension est énorme, j’ai les bras en chocolat et les jambes en coton. C’est pas bon ça !
6H55: j’attends que le team leader m’appelle coincé dans la chambre d’appel. J’ai le numéro 33...
7H: On est alignés sur la ligne de départ, je peux sentir mon cœur battre dans ma poitrine. J’y suis enfin mais j’ai la boule au ventre, je ne connaissais plus cette sensation sur les courses amateurs. C’est sûrement l’une des raisons qui m’a poussé à courir chez les pros cette saison.
7H01: le départ est donné !
La natation... cette fameuse natation. Je sais que je n’ai pas le niveau des meilleurs mais quel est le niveau de la fin du paquet ? Je ne vais pas tarder à avoir ma réponse.
Ma montre sonne les 500 premiers mètres, 6’58... Ça va vite très vite. 1000 M 14’01 et je ne suis déjà plus dans les pieds, le retour va être compliqué seul et isolé.
Je termine cette première partie dernier avec près de 6 minutes de retard sur la tête de course et 2’30 sur la fin du paquet...
7H30: Ma course commence maintenant, je le savais, je ne suis pas surpris mais c’est dur à accepter.
Ma transition n’est pas bonne je rumine déjà ma natation pas vraiment ratée mais loin de mes espoirs...
7H33: je pars pour 90 Kilomètres de vélo, je comprends tout de suite que malheureusement c’est un jour sans !! Les jambes ne répondent pas, impossible de mettre du rythme, je m’agace de ne pas arriver à enfiler mes chaussures, de la buée qu’il y a dans mon casque... je dois me calmer et faire ce que j’ai répété tant de fois à l’entraînement.
Au bout de 20 kilomètres, je reviens sur les derniers pro isolés ou sur le bord de la route.
Les kilomètres défilent mais les sensations ne s’améliorent pas, je suis obligé de réguler mon effort, je subis toutes les variations d’allure. Le moindre pont semble une montagne.
Je termine le vélo en 2H06 avec 43 KM/H de moyenne. Les chiffres sont flatteurs mais je suis loin de l’objectif des 310W moyens.
9H40: départ sur le semi-marathon. Tout comme à vélo, les sensations ne sont pas bonnes, les jambes tournent moins vite que d’habitude et le ventre n’est pas très stable. Rapidement une barre s’installe dans le bas du dos. Je résiste 3 kilomètres, je ne peux pas tenir 21 kilomètres comme ça. Je dois m’arrêter à plusieurs reprises pour m’étirer et relâcher mes lombaires.
Je suis pas bien jusqu’au dixième kilomètre, aucun plaisir, je souffre depuis plus de 3H. Je commence à trouver le temps long.
Heureusement je croise régulièrement les copains qui sont là pour me remonter le moral.
Enfin au bout de 3H30 de course, la tête accepte de relâcher la pression. Les jambes se libèrent et l’allure s’approche de celle des séances d’enchaînements.
Je passe la ligne avec un temps décevant 4H02’31. Aucune discipline n’est réellement décevante mais aucune n’est bonne.
C’est le résumé de ma course ; moyenne, de l’expérience qui laisse un goût amer.
J’ai pris une belle rouste mais je me suis battu pour sauver les meubles et passer la ligne la tête haute. Je termine à la 24ème place de cet ironman 70.3 de Dubaï.
Maintenant je peux le dire, j’ai couru chez les pros et je compte bien y retourner !"



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