L'AVENTURE EN COUPE DE FRANCE DE JONAËL HODGI, GARDIEN DE LA JSCBA
Un trente deuxième de finale de coupe de France, quatre tours passés au tirs au but, une Ligue1, Clermont Foot, dans le stade des Costières... Même le plus doux des rêveurs n'aurait jamais osé imaginé un tel truc. Même pas Jonaël Hodgi, le jeune gardien du club de Régionale 2... Et pourtant tout ca s'est réalisé en cette fin d'année 2021 et tout cela s'est terminé un 18 décembre aux alentours de 17h45, certes sur le score de 4/0 en faveur des professionnels. Mais finalement, ce soir la, rien ne pouvait venir ternir la fabuleuse aventure des nîmois, pour qui une partie de la ville, en froid avec le gênant voisin du Nîmes Olympique, s'était pris d'affection. Retour sur cette épopée avec celui qui a été le héros des tours précédents, celui qui sortait grand vainqueur des séances de tirs au but, Jonaël Hodgi.
"Forcément, on ne s'y attendait pas, on voulait gagner dans le match, avant la fin des 90 minutes mais ça s'est passé comme ça...et à chaque fois on s'en est sorti. Et c'est encore plus fort comme ça. Au niveau des émotions, c'était très fort! Pour les supporters, c'était monstrueux, ils l'ont vécu 10000 fois plus que nous". Quand on lui parle de ces séances de tirs au but, Jonaël nous parle de l'émotion que cela a procuré. A lui, a ses coéquipiers, aux supporters. Trois semaines après avoir été éliminé par Clermont, celui est le gardien du Chemin Bas depuis trois ans a accepté de revenir avec moi sur cet enchainement de matchs plus fous les uns que les autres. Il m'a avoué avoir suivi ce qu'avait fait Clermont* au tour suivant et après, j'ai même vu ses yeux pétiller...même si on a fait cet article au téléphone "On a a vécu des moments de fou. On ne s'attendait pas à arriver à ce niveau la. Le jour du match face à Clermont, on a vécu la vie d'un pro de A à Z. Le matin, on s'est vu avec l'équipe, on a mangé ensemble, la causerie du coach a duré plus que d'habitude. Tout était grand. On ne se rend pas compte de ce qui se passe. C'est après, quand on perd quelque chose qu'on se rend compte de la valeur que ça a. C'est en regardant les images de la télé qu'on se rend compte. Les commentateurs ont dit mon nom (rires)". Jonaël me dit avoir apprécié la classe des joueurs de Clermont, très cool avec les nîmois. "Ils nous ont tout donné, c'est des pros, ils vivent de ça. On en a profité". Quand je lui parle de cette parade, belle envolée sur sa gauche qu'il a effectué, Jonaël me coupe "c'est la seule positive que l'on peut retenir de ce match pour ma part. prendre quatre buts, c'est toujours chiant. Cet arrêt, le commentateur qui dit mon nom, c'est juste ouf. C'est mon moment ou j'ai brillé (rires)". Et puis vient le moment, ou je lui pose la question de savoir quel est son meilleur souvenir de cette épopée. Et la, après quelques secondes de réflexion, il me dit "j'ai un peu honte de ce que j'ai fait et franchement ce n'est pas bien et il ne faut pas le faire. Mais au 5e tour, on se déplace en Aveyron pour jouer Saverdun. Je ne devais pas le jouer car on joue le samedi à 18h et le samedi je travaille. Le tirage, on l'a appris une semaine avant mais l'horaire est tombée au dernier moment. On espérait le dimanche à 15h, ce qui m'arrangeait. Mais ça tombe un samedi. J'explique alors à ma directrice que le foot c'est ma vie, que j'ai un match de coupe de France et qu'il y a un coup à faire. Je sais qu'on va le faire mais elle me dit non. A partir de la, je me demande toute la semaine comment je vais faire. Le coach ne veut pas faire jouer le deuxième gardien qui est en manque de confiance. Je ne sais plus comment faire. J'ai alors posé, et ce n'est vraiment pas bien, un congés maladie pour pouvoir m'entrainer le vendredi et jouer le samedi. Au final, on a été nul, Saverdun domine et on ne fait que défendre. Je sors deux ou trois arrêts, je fais mon match et c'est la que tout commence. A la séance de tir au but, on rate le 3e . Et la, je sors les deux suivants. C'était incroyable. En revenant le lundi au boulot, je sens comme une certaine tension, y a un truc qui cloche. Ma directrice me sort l'article "Hodgi décisif". J'ai pris un avertissement. Mais au final, elle ne m'en a pas voulu, contre Clermont, elle m'a donné deux jours". Aujourd'hui, tout cela est fini et la JSCBA et son gardien sont revenus à la réalité avec un tour de Coupe Gard Lozère au programme. Mais le match contre Clermont "on ne fait qu'en parler entre nous". Et ils risquent d'en parler encore longtemps de cette belle histoire.
*Clermont a été éliminé à Bastia 2/0
Crédit photo:Alberto
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