"JE VOIS QU'IL RESTE DIX SECONDES ET JE ME DIS QU'IL FAUT JOUER JUSQU'AU BOUT"
Il restait dix secondes à jouer au moment où Tatjana Brnovic, la joueuse de Brest, venait d'égaliser et de gâcher l'exploit des filles de Saint Amand qui menaient pourtant de +2 à 1 minute 15 de la fin du match. Mais c'était sans compter sur la gardoise Candice Maurin. Celle ci, recevait le ballon et allait crucifier les bretonnes dans une ambiance des grands soirs. La légende raconte même que la salle Michel Hugot a bougé de quelques mètres au moment où le ballon de Candice est entré dans les buts brestois. Un an après son opération des ligaments croisés, la jeune Bouillarguaise savourait ce moment.
JS30 : 23/23, tu récupères la balle et donne la victoire à Saint-Amand face à Brest. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là dans ta tête ?
Candice Maurin : Je sais même pas, je vois même pas le score. Juste, je sais que quand elles marquent, je vois qu'il reste 10 secondes et je me dis qu'il faut jouer jusqu'au bout. Je pense qu'elle m'ont un peu oublié sur mon aile. On a un peu de chance et je reçois le ballon. J'arrive vite et Coralie Lassource qui revient sur moi, me touche. Je passe quand même mais il reste encore une fille derrière. Là je me suis dit "tire le plus vite possible". Tout le monde s'est mis à courir partout. En plus la salle était pleine à craquer, on a même refusé du monde à l'entrée.
JS30: Vous battez Brest qui n'avait pas encore perdu depuis le début de la saison et vous, c'est votre première victoire. Ça fait du bien?
CM: Du coup, oui ça fait du bien car avec le retrait de Bourg-de-Péage, que l'on avait battu en début de saison, on avait plus de victoire. On sait maintenant qu'on peut battre tout le monde et que les autres équipes vont nous regarder autrement. C'est que du positif, c'est du bonus car ce n'était vraiment pas match ciblé.
JS30: Perso, tu as inscrit 4 buts dans ce match, ce qui porte ton total à 18 depuis le début de la saison. Comment est-ce que tu te sens ?
CM: Je me sens très bien. J'essaye d'avoir un max de ballons. Dans le groupe, avec le coach, je me sens totalement en confiance. Avec Émilie Bellec, ma binôme de poste, on s'entend super bien et ça aide à jouer libérée.
JS30: L'an dernier, à peu près à la même époque, je t'interviewais alors que tu venais de te faire opérer des croisés, cette fin de match face à Brest c'est un joli signe du destin ?
CM: Oui je suis trop contente. Je m'en rappellerai toute ma vie. C'est très beau comme on l'a fait. Collectivement il s'est passé quelque chose. Quant à moi, je suis revenue et ça me fait plaisir.
JS30: Tu avais déjà vécu une émotion aussi forte que hier soir*?
CM: Oui avec le comité du Gard et la génération 1999 on avait été championne de France avec un penalty que j'avais marqué à la dernière seconde. J'ai été un peu frustré la saison dernière car avec ma blessure je n'ai pas pu pleinement profiter du titre donc là oui je savoure. Ça sera un de mes plus beaux souvenirs.
JS30: Maintenant il vous reste un match avant la fin de l'année face à Mérignac le 17 décembre, l'objectif c'est d'enchaîner?
CM: On a pas encore commencé à en parler entre nous mais ce qui est compliqué après un match comme celui-là c'est de garder la tête sur les épaules. Il ne faut pas qu'on se croit plus belles que ce que l'on est. L'idée c'est d'aller gagner à l'extérieur, de ne rien lâcher et de réitérer ce genre de performances.
*L'interview a été réalisé jeudi soir et le match avait eu lieu mercredi
Commentaires
Enregistrer un commentaire