"ON EST CONTENT POUR LES GARCONS ET LA QUALIF POUR LES PHASES FINALES...LES FILLES, C'EST UNE TACHE SUR LA FEUILLE DE ROUTE MAIS ON VEUT Y ARRIVER"
Phases finales, ambitions et avenir, forfait général de l'équipe féminine...il y vait pleins de sujets à voir avec le président du rugby Club Nîmois Steeve Calligaro. fidèle à son habitude, celui ci a pris le temps de passer en revue tous les sujets, toujours avec franchise et ambition.
JS30: La qualification pour les phases finales est en poche depuis la semaine dernière, que retient-on? Soulagé, logique, ambitieux, content, que peut-on en dire?
Steeve Calligaro : Oui on est content et satisfait du travail accompli parce que ce n'est jamais facile. C'est la fin de ma première saison en tant que président du début à la fin. Et donc quand on recrute, qu'on change des entraîneurs, des hommes, on a toujours le souci de savoir si ça va bien s'agglomérer. Est-ce que ça ne va pas casser la dynamique de l'année dernière? Jusqu'à maintenant, on est premier de poule avec un match en retard. Ça couronne de manière factuelle la qualité du boulot depuis maintenant 11 mois. C'est un sentiment de devoir accompli, le premier objectif est atteint. Puis après, on est des sportifs donc quand on est premier de poule à trois journées de la fin, on se dit que ça serait bête de finir 5 ou 6e. Et mieux de finir premier ou deuxième.
JS30: Le RCN, s'est offert une belle soirée devant une jolie affluence. C'était un des objectifs de la saison ?
SC: Clairement oui. Quand on veut remettre un édifice comme ce vieux club, qui va avoir 60 ans cette année, sur le devant de la scène et lui refaire tutoyer le rugby professionnel, il y a des inducteurs, c'est des mots pas très sympa, mais c'est un plan stratégique et dans ce plan stratégique, l'assise populaire du club, la capacité à remplir le stade, à transformer un match de rugby en un véritable spectacle, une journée ou une soirée, ça c'est un des facteurs qui nous permettra d'arriver à notre ambition qui est la montée en Nationale et s'y maintenir. Donc il y a ça, il y a plein d'autres choses sur évidemment le réseau partenaire et un certain nombre d'actions sociétales, comme le développement du rugby inclusif, du rugby adapté, le rugby féminin, je crois que vous voulez m'en parler après d'ailleurs, le rugby à 5 qui est une autre formule de rugby qui permet de provoquer l'infusion de ce sport dans la société puisque c'est des équipes à 5, de gens qui n'ont pas toujours forcément joué au rugby, en mixte donc ça permet de faire progresser le sport.
JS30: C'était un nouveau match pas facile, face à une équipe pas bien classée et ça montre encore une fois de plus la performance de l'équipe de Nîmes, c'est-à-dire être premier dans une poule ou même jouer les derniers et les avant-derniers sont des matchs hyper compliqués. Ça c'est une fierté aussi ?
SC: Vous regardez le classement... J'ai un œil un peu plus rugbyman, c'est un type d'équipe très lourd devant, qui est très costaud sur ses phases de conquêtes et qui nous pose toujours des problèmes. Nous n'avons pas un déficit de puissance devant, nous avons un jeu basé sur le mouvement et effectivement face à ses équipes qui quelquefois restreignent leurs ambitions de jeux pour maîtriser des phases de conquête et tout ce qui peut se passer autour des regroupements et qui ont du mal à faire un jeu total, on a de la difficulté. On a perdu à la maison contre Aubenas, on avait déjà perdu à Vienne sur un jeu extrêmement restrictif. Nous, on n'a pas le choix et on a pas envie de faire un autre jeu que le nôtre c'est-à-dire un jeu total, de mouvement et donc on est souvent rattrapé par la patrouille par le côté besoin de scorer, d'avoir un jeu minimaliste. Le projet du club nécessite d'avoir un jeu complet, que les gens se régalent, qu'il y ait des essais. C'est pour cela qu'on est en difficulté face à ces équipes et il y a quelque chose que tout le monde voit, on a une super équipe, on a peut-être dans notre grandeur d'effectif des garçons qui lorsqu'ils rentrent ne sont pas totalement au niveau des titulaires et quand vous avez une charnière comme Justin Phillips et Pierre Chastaing, dès lors que vous faites rentrer des remplaçants... (Il coupe) Voilà l'enjeu des mois à venir, c'est de compléter cet effectif s avec des jeunes issus de la formation et des recrutements, d'avoir un un effectif plus homogène
JS30: Dernière petite question sur les garçons, Aubenas, il y aura un petit sentiment de revanche suite au match aller où ils sont venus gagner à Kaufmann?
SC: Je ne crois pas. Aujourd'hui, on connaît ces équipes, on sera très amoindris et pour le coup c'est pas un effet de manche. Sur nos trois piliers droits dans l'effectif, on en a aucun des trois... Donc c'est rapide !!! Quand dans un effectif, vous avez trois blessures sur le même poste, vous bidouillez. Heureusement qu'il y a des garçons extraordinaires, des Nouri, qui vont essayer de jouer à un autre poste que le leur rendu mais forcément, le rendu ne sera pas le même donc on y va en courbant la tête. Puis après comme on est premier de poule, on va essayer de tenir notre rang. Mais ça sera extrêmement compliqué, on n'attend pas grand-chose du déplacement à Aubenas.
JS30: Dans cette belle saison du rugby club nîmois, il y a un petit point noir, ce sont les filles qui ne termineront pas la saison et qui ont été obligé de faire un forfait général. Comment vous vivez ça ?
SC: Oui c'est un point noir, c'est une petite tache dans la feuille de route. Écoutez, les filles, je sais pas si ça a toujours été compliqué mais en tout cas depuis que je suis au club, ça l'est. Des départs, des arrivées, des fâcheries, des demandes de changer les entraîneurs. C'est compliqué de stabiliser un effectif, on s'est beaucoup interrogé avec le comité de direction et les gens qui s'en occupent. On réaffirme la volonté d'avoir une équipe féminine au rugby club nîmois. Il n'y a pas de doute là-dessus, le rugby féminin intéresse (il coupe) même si là-dessus, je suis partagé car le rugby féminin à la fois intéresse tout le monde et n'attire le soutien de personne. Je ne vais pas faire de politique, je ne sais pas si c'est pareil pour les autres clubs féminin mais nous quand on a un Nîmes Grenoble* l'année dernière, il y a 50 personnes en tribune. Même les familles des joueuses ne viennent pas les voir jouer et nous, on essaye de trouver des partenaires et quand on parle à des politiques, ils parlent tous de sport féminin mais c'est compliqué. Aujourd'hui ça ne représente pas 1 € sur le budget du rugby club nîmois. Pour autant, on a envie d'avoir une section féminine, j'ai pour tout vous dire sollicité Monsieur Monchaux le patron du comité du Gard pour essayer d'avoir, par son soutien, une entente et essayer de regrouper les forces de Vauvert, de Marguerittes et de Nîmes pour avoir une équipe féminine d'abord et un bon niveau en me disant que à un moment, c'est peut-être le niveau sportif qui fera qu'à un moment donné il y a cet emballement. C'est un sujet d'interrogations, c'est pas vital pour le club mais ça fait partie de notre feuille de route et on y tient. On rognera pas sur une ligne, on est vraiment en train de s'interroger et peut-être que la solution pour avoir quelque chose de pérenne et de sympa, c'est d'avoir une entente avec d'autres clubs. Ça éviterait qu'il y ait notamment des changements d'effectif, des dizaines de mutation. On va essayer de construire du sérieux mais on est aujourd'hui en chantier.
JS30: On sait qu'au club, il y a de bonnes cadettes, le club forme des jeunes filles qui jouent au rugby. Est-ce que le club va être obligé d'aller chercher des filles à l'extérieur en attendant ce qu'il a pas encore parce qu'elles sont pas encore prêtes?
SC: Oui mais j'ai pas envie de lancer ça, pas envie de lancer la guerre. Je suis dans une politique d'ouverture, je suis convaincu et je pense avoir raison, que le haut de la pyramide du rugby, elle se base sur la grandeur de la base et sur l'entente de tous les niveaux. Nous ne sommes pas en concurrence avec Montpellier, donc c'est normal de perdre les deux trois meilleurs jeunes sur Montpellier. Ils vont tenter le très haut niveau. Saint-Quentin-la-Poterie n'est pas en concurrence avec Nîmes et donc il faut qu'on soit tous conscient de nos niveaux, de nos prérogatives et de nos possibilités parce que ce qu'il se cache derrière souvent c'est des bagarres entre les clubs pour se piquer des joueuses et des entraîneurs. On en oublie juste la nécessité pour notre sport de rayonner davantage dans un département qui est un département de foot et de handball donc on doit bosser pour notre sport et on veut quand même un moment donné que notre sport puisse redevenir et rester un sport phare. J'ai de très bonnes relations avec les clubs du Gard que ce soit Uzès, Alès ou Vauvert car j'ai joué dans ces clubs après avoir joué à Nîmes. Mais là je vois des clubs qui se recrutent des joueuses, qui se tirent la bourre et c'est pour ça que j'ai proposé au comité du département de faire une entente. Nimes n'a pas envie de tirer la couverture à lui, ça ne rimerait à rien qu'on ait une équipe super forte avec les moyens qu'on a et qu'on coule les autres équipes aux alentours. Alès a une équipe féminine, Marguerittes aussi, Vauvert également et Nîmes a du mal à en avoir une. Franchement, il faut bosser ensemble sinon le rugby féminin ne va pas avancer voire reculer. Nîmes c'est quand même une sacrée vitrine dans les écoles et je crois vraiment qu'on doit faire une entente, bosser sur le rugby féminin, communiquer et avoir une locomotive qui tire vers le haut. Aujourd'hui cette locomotive est mal en point puisqu'on fait forfait général. Le choix aurait été facile de dire que si ce n'était pas possible, on arrêtait le rugby féminin. Ce n'est pas notre volonté, on y mettra les moyens qu'il faut mais il faut être intelligent. Ce n'est pas le rugby féminin du rugby club nîmois qui doit gagner mais le rugby féminin tout court donc l'entente paraît être la meilleure des solutions
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