LE HANDBALL DE PERE EN FILS…
Le 10 mai, c’est avec ces mots, "les beaux jours arrivent...Un peu de lecture pour vous distraire...Je suis allé au bout de mon projet ! D’autres l ont fait. Alors, pourquoi pas moi ?", qu’Alain Portes, fils de Maurice, international français comme le deviendra Alain, a présenté la sortie de son premier livre « LE HAND BALL DE PERE EN FILS », disponible actuellement dans toutes les bonnes librairies gardoises et nîmoises. Devenu nîmois, à sa période junior, Bip Bip, comme il était surnommé, restera toute sa carrière à l’USAM Nimes, deviendra entraîneur du regretté HBC Nimes avant de coacher l’USAM…et de s’expatrier en Afrique du Nord, de devenir sélectionneur et de remporter la Ligue des Champions Asiatique avec le club Qatari d’Al-Duhail. C’est dans Les Halles de Nimes, que Fred Pouget de Canal30 a rencontré Alain pour JuSports30…
JS30: Bonjour Alain, c’est une biographie très personnelle et qui a déjà un succès ici dans le Gard ?
Alain Portes: Oui apparemment cela fait une petite dizaine de jours que le livre est sorti et visiblement j’ai des retours plutôt sympathiques. J’ai éprouvé le besoin de laisser une petite trace que j’avais vécue et visiblement ça a l’air de plaire.
JS30: Alain il faut souligner que c’est une carrière exceptionnelle qui vous a conduit de l’USAM de Nîmes jusqu’au titre de champion d’Asie avec un club du Qatar.
AP: C’est un chemin un petit peu tortueux, semé d’embuches parfois, mais avec chaque fois des aventures humaines exceptionnelles et ce côté exceptionnel, effectivement, même si je ne le ressentais pas quand je le vivais, avec du recul, je me suis dit « c’est vrai ce que tu as fait dans ton sport, personne ne l’a fait ». Donc c’est aussi pour cela que je me suis décidé à écrire ce petit livre de mémoire si je peux m’exprimer ainsi.
JS30: Les premières pages sont consacrées à votre club l’Usam Nimes où Alain, on s’aperçoit que vous avez tout vécu.
AP: Oui, avec mon ami Philipe Courbier, nous avons été préservés un peu des blessures, ce qui nous a permis de vivre quasiment tous les matchs de coupe d’Europe Nîmois.
JS30: 44 matchs de coupe d’Europe, 8 campagnes avec l’USAM, vous avez joué tous les matchs de coupe d’Europe que ce soit à Pablo Neruda, dans les arènes et au Parnasse.
AP: C’est quelque chose d’incroyable, il y avait la bulle, 8000 places et on se disait « on ne remplira jamais cette salle, c’est trop grand ». En fait, il y a des gens qui n’ont pas pu rentrer. En plus le premier match face à Braga a été magnifique ; les autres aussi ils étaient beaux mais la première fois c’est forcément ce qui marque le plus.
Le club avait très bien fait les choses. Les gens avaient des drapeaux vert et blanc ; une salle magnifique. Canal + s’était déplacé pour le premier match diffusé d’un club français. Le spectacle était inoubliable et surtout là, nous avions pris conscience de la dimension qu’avait notre sport et notre club dans la ville. Aujourd’hui, l’USAM joue le haut du tableau en du championnat de première division Starligue et c’est très bien pour le club et notre ville. Nous, à l’époque, on a touché les étoiles : 4 fois champions, vainqueur trois fois de la coupe de France. On a vécu des moments incroyables auxquels on ne s’attendait pas forcément quand on était tout jeune et ça aussi j’espère que je suis arrivé à l’exprimer dans mon livre.
JS30: L’équipe de France, les bronzés, Barcelone en 1992 comme votre papa entre 1961 et 1970 international également , vous avez 216 sélections pour 501 buts en équipe de France.
AP: Qu’est ce qu’il aurait pu faire qu’il n’a pas fait : être champion du monde peut être ! ….et encore cela ne m’aurait pas apporté plus d’émotion que la médaille olympique de Bronze à Barcelone ou les 216 matchs que j’ai fait en équipe de France. Puis surtout, j’ai reproduit un petit peu ce qu’a fait mon père. Jouer 10 ans en équipe de France., il m’a beaucoup inspiré : c’est pourquoi le titre du livre est celui-ci. Je fais parfois référence à ce qu’il m’a transmis. Je trouve que l’histoire est belle et parfois moche mais globalement à la sortie, elle est belle.
JS30: Entraîneur du HBC NIMES, puis cette coupe d’Europe qui a enflammée toute une ville, qui a mis en ébullition le Parnasse, c’était la victoire en final de la coupe d’Europe avec ce club Nîmois et aujourd’hui le HBC NIMES a disparu du Hand Ball féminin français.
AP: Cela est bien triste que ce club n’existe plus mais c’est comme cela. Cela reste un grand moment ; un moment unique. Moi jamais, je ne m’attendais à vivre des émotions comme celles là, en me lançant dans la carrière d’entraîneur avec ces filles inestimables parce qu’elles ont adhéré à tout ce que j’ai proposé et ce pendant plusieurs années. Elles ont été récompensées par la première coupe d’Europe du Hand Ball féminin français. Du coup, j’étais le premier entraîneur français à gagner une coupe d’Europe aussi ; sentiment je n’avais pas mesuré et, je crois que cela a donné des idées à d’autres ; en tout cas le HBC Nîmes a montré le chemin, il me semble. Tout ceci est raconté dans mon livre.
JS30: Alain pour conclure cette interwiew, quel est votre regard aujourd’hui sur le Hand Ball en général ?
AP: Mon regard sur le Hand Ball en général c’est que le professionnalisme l’a beaucoup transformé : en bien pour les performances. La première division masculine est de très haut niveau. Les clubs français font de superbes parcours dans les coupes d’Europe. L’équipe de France est performante au-delà de ce que l’on pouvait espérer au début des années 90. Les performances du Hand Ball ont amené du très haut niveau dans mon sport dans mon pays. A côté de cela, j’ai vu aussi quelques dérives liées au fait que le professionnalisme n’a pas que des bons côtés. L’aspect individuel prend souvent le pas sur l’intérêt collectif ; les émotions que l’on peut vivre ne sont pas forcément les mêmes qu’à notre époque et la vie de groupe, chez nous, était quelque chose de très fort. Lorsque je retrouve mes copains, on ne parle pas que de Hand Ball mais on sent que l’on a vécu des choses très fortes. Je ne suis pas sur que la génération actuelle ou les précédentes depuis 10 ans aient vécu les mêmes sentiments, les mêmes choses aussi fortes que nous. C’est peut être dommage mais en tout cas, maintenant le sport c’est comme ça et il faut s’adapter.
Fred Pouget pour JuSports30
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