"SI ON EST HONNÊTE, SI IL Y A 2-2 C'EST GENTIL, MAIS IL DOIT Y AVOIR PLUS DANS NOTRE SENS"

Hakim Malek avait le sourire frustré après la défaite de son équipe face au leader de Nationale 2. Le coach Alésien sait que son équipe méritait mieux et qu'elle a perdu un point voire mieux dans ce match là. Mais comme toujours, son analyse est lucide et passionnée. Extraits...


JS30: Hakim, on a l'impression que le scénario se répète, vous prenez un but rapidement sur une erreur individuelle puis vous courez après le score et malgré un contenu satisfaisant, ce soir ce n'est pas passé ?
Hakim Malek: Effectivement, si on essaye d'être lucide, je te dirai que la première des choses, c'est qu'on a marqué 3 buts. Je vais finir par croire qu'on a la meilleure attaque du championnat mais pas dans le bon sens. On fait deux erreurs et on les paye cash, sur deux de nos hommes forts, c'est ce qui est dérangeant, sur deux garçons sur qui on s'appuie jusqu'à maintenant. Et que tu peux pas les léser maintenant, dans ces zones là on a pas le droit de faire ça. On le fait, mais quand j'analyse ce match, sans manquer de respect à Marignane, je me pose quand même la question de savoir qui est premier du championnat. Car au-delà de ça, je sais pas si ils nous ont vraiment mis en danger. Il y a une action pour eux en première mi-temps mais après il n'y a plus rien. Aujourd'hui, on manque encore cruellement d'efficacité. Si on est honnête, s'il y a 2 - 2 c'est gentil mais il doit y avoir beaucoup plus dans notre sens. Après, on a fait des erreurs sur la qualité première de Marignane qui est une équipe qui exploite la moindre erreur dans la verticalité. On était prévenu, on n'a pas su s'en prémunir. On a été piqué, après bouger cette équipe, c'est compliqué, c'est pas pour rien qu'ils sont à ce niveau-là mais quand tu regardes la prestation qu'on a accompli, le regret, il est pas sur ce match là pour moi. Le regret, il est sur le match de Toulon, il est sur le match de Lyon, il est sur le match de Saint-Priest où tu y vas sans aucun visage. Aujourd'hui, tu as le vrai visage d'Alès, celui que tu as vu au mois de janvier, de février et de mars. Ce qui est idiot, c'est d'attendre d'être au pied du mur pour pouvoir remettre tout le contenu et tout l'état d'esprit d'une équipe qui doit se maintenir dans le jeu. Quand tu produis une prestation comme celle-ci, tu n'as pas à rougir, tu es rassuré. Je suis moins rassuré après Toulon, je le suis plus aujourd'hui parce que cette équipe, il y en a pas beaucoup qui vont la faire douter comme nous on l'a fait. Ils vont jouer quasiment tous ceux qui sont derrière nous après. Donc il va falloir que les autres les battent.


JS30: Qu'est-ce que vous leur avez dit à chaud à vos joueurs, sur la qualité du contenu du match?
HM: À chaud, je les ai d'abord félicité et je leur ai dit ce que je vous ai dit maintenant, c'est-à-dire que quand on regarde le contenu de ce match et quand on regarde celui de Toulon mais il y en a un où on a été conquérant, c'est ici et il y en a un où on y a été avec les chocottes. Donc je regrette d'avoir laissé deux points à Toulon, c'est deux points qu'il fallait prendre, ils étaient à notre portée. Je ne regrette pas d'avoir perdu contre Marignane, c'est pas le match que tu coches au départ. C'est un match bonus. En championnat, ils te rendent 21 points, ils ont battu la moitié des équipes mais par contre c'est un match qui te fait prendre conscience, et c'est ce qu'il doit rester, c'est que quand tu es sur ton niveau de jeu à toi, il n'y a ni Marignane ni personne. Parce qu'aujourd'hui, Marignane ne marque pas de but, c'est nous qui leur donnons deux buts. C'est la réalité.
JS30: Comment vous l'expliquez ce double visage ?
HM: Aujourd'hui, je l'ai expliqué la semaine dernière, la complexité c'est la façon dont tu abordes un match dans le football. Dans le haut niveau c'est pareil, comment tu expliques que dans un match de Ligue des Champions il y a une équipe qui s'effondre et l'autre non. Ou est ce qu tu mets le critère motivationnel? Sur l'enjeu où est-ce que tu le mets sur comment jouer? Aujourd'hui on s'est attaché à jouer comment on sait le faire, avec nos défauts et nos qualités, mais tu t'es attaché sur ce que tu fais toi et non pas sur ce que tu dois gagner. C'est juste la suite logique de ce que tu produis. Après, l'adversaire te pose un problème et toi tu lui en pose aussi. Aujourd'hui je pense pas qu'ils ont résolu un problème dans le jeu contre nous
JS30: Justement, quel est le plan de jeu qui se profile, au moment de rencontrer Canet, dans un match décisif pour le maintien face à un concurrent direct?
HM: Aujourd'hui et ça a été le discours de la semaine, quant au mois de janvier on est à 6 points, le discours est de gagner 50 % des matches. A cinq journée de la fin, tu dois toujours gagner 50 % de ces matches. Donc il y a pas un match qui est plus important que l'autre. On a été dans une période, à un moment donné, où on avait pris de l'avance. A ce moment-là, on aurait dû gagner 35 % de nos matches et on aurait dû garder ce matelas là. On a perdu des joueurs clés, il a fallu qu'on se retrouve car la réalité elle est là, tu joues un mois sans quatre joueurs, sans rien enlever à ceux qui jouent, qui étaient dans une équipe qui fonctionnait, Daysam (Ben Nasr), Jérémy ( Balmy), (Lucas) Franco et (Jérémy) Iafrate. C'est la moitié d'une équipe quand même. Quand tu vois qu'à Madrid, quand il manque Modric, Ancelotti te dit qu'il a un problème. Il faut être réaliste là-dessus. Donc il a fallu se retrouver et ce n'est pas simple, on y arrive doucement, doucement mais tu es dans le meme état d'esprit de pression qu'en début d'année. Le seul truc c'est savoir comment tu l'abordes. Aujourd'hui on a abordé ce match de la même manière qu'on a abordé les matchs en janvier, sans la peur de les perdre mais plutôt dans l'idée de devoir les gagner parce qu'aujourd'hui on doit les gagner, on ne peut pas compter. Et je vais revenir là-dessus... Si on avait nos cinq points au classement, on ne produit pas le même jeu. Je mets cinq  joueurs derrière, quatre au milieu et j'attends Marignane parce que je n'ai pas besoin de gagner et c'est à eux d'aller chercher leur montée, moi je n'ai besoin de rien. C'est cet état d'esprit qui est différent. Notre situation fait qu'on est obligé de faire le jeu de Marignane qui est une équipe de contre. Tu es obligé d'aller chercher les points. La problématique est toujours la même.
JS30: Le maintien, il passera forcément par là, par cet esprit de combat?
HM: Il passe par un combat oui mais toutes les équipes jouent pour se battre. Aujourd'hui Toulon a perdu, Louhans a gagné, ils nous repassent devant d'un point. La semaine prochaine ils jouent Marignane qui joue la montée. A Jura Sud, le match est reporté. Il y a des tensions de partout, et  aujourd'hui, c'est celui qui fait le moins d'erreurs et qui est le plus costaud, mais il faut aussi marquer des buts et pour cela il faut aussi produire du jeu. Tu ne peux pas rester derrière et attendre que le ballon tombe et rentre dans les 16 mètres. Tu dois aussi mettre de l'allant et chercher à produire quelque chose.



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