LES POMPIERS GARDOIS SUR LE TOIT DE L'EUROPE
Il est surnommé le « toit de l’Europe », le Mont Blanc dont le sommet culmine à 4 810m se partage entre la France, la Suisse et l’Italie. JuSports30 revient aujourd’hui sur la récente ascension de 6 copains, tous pompiers professionnels exerçant pour la plupart dans le Gard : Pierre Combe, Jacques Drujon, le gardien de la Gallia d'Uchaud, Florent Ferrando de la caserne de Nîmes St Césaire, ultra-trailer, Louis Margalida, que l'on retouve sur bon nombres de course à pied et trails gardois, de la caserne de Beaucaire associé à Florian Libourel et Geoffrey Lacheny, tous les deux pompiers en Seine et Marne. Rencontre avec nos alpinistes passionnés par l’aventure.
JS30 : Bonjour Pierre Combe, pourquoi ce défi de gravir le Mont Blanc en ce mois de juin 2023 ?
Pierre Combe : Bonjour, c’était surtout un objectif que nous nous étions déjà fixés en 2018, date où nous nous sommes passionnés pour l’alpinisme. Nous connaissions déjà la région, l’environnement et une partie du parcours, car nous avions pris à plusieurs reprises des cours et des conseils avec des guides confirmés de Chamonix.
JS30 : Immédiatement votre objectif était de gravir le plus haut sommet d’Europe ?
PC : En passant par la Suisse afin d’atteindre ce sommet qui est sur le territoire de la commune Française de St Gervais, nous avions eu ce projet ambitieux et une première tentative arrêtée par des conditions climatiques épouvantables, nous avait contraint à stopper notre ascension à 4 000m d’altitude. Ce jour-là, une tempête de neige avec visibilité réduite à 6/8m nous avait contraint de rebrousser chemin en nous fiant à notre GPS. Cette mauvaise expérience, pour notre première traversée du Mont Blanc nous laissa sur notre faim. Après les longues périodes Covid, nous avons donc récidivé en juin 2023 pour reprendre ce défi.
JS30 : Pierre, vous allez donner des envies à de nombreux passionnés de montagne et d’alpinisme ! Vous nous parlez de votre préparation ?
PC : Première étape évidente, être au point physiquement, au niveau cardio et musculaire, important pour être opérationnel dans des conditions difficiles. Notre métier de pompier, nous entraîne naturellement et nous pratiquons tous une discipline sportive, cyclisme, football, course à pied. Les stages en montagne et nos premières ascensions nous ont permis depuis 2018 à avoir une technique alpine et de maîtriser dans les passages délicats, les crampons sur la glace, les piolets dans les pentes abruptes, les cordes nécessaires car nous sommes en binômes sur tout le parcours.
JS30 : Lors de cette récente ascension, vous avez rencontré en juin la neige, la glace mais avec des conditions météo très favorables ?
PC : Oui avec beaucoup de neige et c’est pour cette raison que nous avons choisi cette période de juin. Malgré ce début de saison en montagne, c’est plus sécurisant et rassurant de faire l’ascension dans la neige notamment d’une partie du parcours qui se nomme l’épaule du Mont Maudit qui en été est recouverte uniquement de glace ! C’est pour les spécialistes la voie des 3 Monts, voie réservée aux alpinistes initiés et confirmés. D’ailleurs en franchissant l’un des 3 monts, ce fameux Mont Maudit, nous apercevions le sommet du Mont Blanc, mais petite déception pour notre groupe de 6 car il nous a fallu encore 3 heures pour atteindre le sommet final. Je ne vous cache pas qu’il a fallu puiser dans toutes nos réserves, morales et physiques. Nous avons vécu trois heures d’enfer car nous étions déjà à plus de 4 500m d’altitude et malgré l’euphorie de l’ascension la fatigue était déjà bien présente.
JS30 : « Pierre, mais la récompense était-là, enfin le sommet…le toit de l’Europe !
PC : Formidable moment ! Nous n’avons pas eu froid, car une partie du sommet était parfaitement ensoleillé et à l’abri du vent. Nous étions heureux, nous avons ainsi pris conscience de la réalisation de cet objectif et savouré ce moment de solidarité collective dans la préparation, les stages et le jour J lors de cette ascension. Je ne vous cache pas qu’à l’unanimité nous avons réalisé ce jour-là notre plus grosse performance physique de notre existence ! Á partir de 4 500m il fallait vraiment être très vigilants pour atteindre ce sommet. Nous avions débuté cette journée d’alpinisme à deux heures et demie du matin pour atteindre le sommet autour de 10h30, et nous avons continué cette traversée du Mont Blanc en redescendant par une autre voie. Nous avons atteint le refuge du Nid d’aigle (altitude 2 300m) autour de 20h00 !
JS30 : « Merci pour cette belle carte postale, et pour la prochaine fois, vous avez déjà un autre objectif ?
PC : Oui un autre sommet français techniquement plus compliqué comme les Grandes Jorasses ou l’Aiguille Verte dans les Alpes. Enfin, nous réfléchissions à un voyage qui pourrait nous mener en haut du Kilimandjaro…mais pour l’instant c’est un lointain projet. Le plus important sera de nous retrouver et de vivre ensemble une nouvelle ascension !
Fred P. Crédit photo: Pierre Combe
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